La City de Londres.. ce mardi matin



Alors que j'approche la City et ses imposants buildings de verre, j'imagine le nombre de personnes qui travaillent ici et l'argent brassé chaque jour. Dans le train, nous passons des quartiers très modestes où les tours d'immeubles s'entassent les unes sur les autres. Les tags sont partout en particulier sur ce batiment désaffecté, au milieu on y voit un parc de jeux en mauvais état. Au balcon d'un appartement aux briques noircies, du linge pend à quelques mètres des rails. La vie ou ce qu'il en reste semble difficile.

J'aperçois déjà le Shard, nous approchons la city, majestueuse au mileu d'une légère brume. La station de Blackfriars nous offre un panorama époustoufflant sur la Tamise et le Tower Bridge. Des dizaines de grues gâchent un peu le paysage, d'autres buildings sortiront bientôt de terre. La City de Londres se transforme. Parmi les 41 buildings dans la City qui sont plus hauts que 100m, 24 sont terminés depuis 2000. Sept autres sont en construction. Dans peu de temps, "the London skyline" sera tout autre... La demande de nouveaux espaces de bureaux explose de la part des business en expansion mais aussi la pression se fait sentir dans l'immobilier. En effet, l'embourgeoisement et la croissance de la population contraignent la City à construire plus et en hauteur dû au manque de terrain. Les investisseurs ne manquent pas, des fonds Arabes mais aussi de riches Malaysiens investissent dans des appartements avant meme qu'ils soient construits. Cependant, la mairie de Londres protège la vue de la Cathédrale Saint Paul et de Westminster ce qui explique pourquoi les grattes ciel sont si dispersés.

Comme chaque matin, engoncés dans nos costumes et tailleurs les yeux rivés sur notre Smartphone, nous sommes compressés dans les trains. Le chauffeur de train s'excuse comme tous les jours du retard exceptionnel. Les londoniens ont l'habitude, l'un d'eux hausse les sourcils et se replonge dans son journal. A l'arrivée, j'esquive comme tous les jours les gens qui proposent des journaux gratuits et autres vendeurs qui distribuent gratuitement les nouveaux biscuits test d'une grande marque.

Une R8 accélère sur Cannon Street, un financier sûrement qui n'habite pas encore la City. Il y a une dizaine d'années, ceux qui réussissaient dans la finance pouvaient se permettre d'acheter une maison familiale à Fulham ou Chelsea mais plus maintenant. Aujourd'hui, la vie professionnelle et personnelle se confondent avec l'émergence de ce que l'on appelle ici les City Sleepers qui habitent désormais à un ou deux kilomètres à Shoreditch, Hoxton et Old Street’s Tech City ce qui leur permettent de venir au travail à pied.

Sur la route, on peut lire les dernières news financières sur les écrans incrustés sur chaque poubelle. Une dame fait sa course à pied au milieu des costumes cravates en plein rush vers leur meeting de 9h. Cheveux gominés, café Starbuck dans la main gauche et le FT dans la droite, un city boy se fait cirer ses chaussures.

Je poursuis ma route sous l'oeil de l'une des 422 000 CCTV caméras que compte Londres soit une caméra pour 14 personnes. Dans une petite rue sur la droite, le sans-abri que je vois tous les matins a la barbe un peu plus longue. A mon travail, je passe le tourniquet de verre et salue le portier à qui personne ne porte attention. Quatre réceptionnistes sont assis sur la droite, je me demande comment ils restent occupés toute la journée. Je frôle le fleuriste qui change tous les deux jours toutes les fleurs du building. Je swap mon passe et la barrière de sécurité s'ouvre. Dans un grand couloir de marbre, trois grands escalators mènent aux ascenseurs mais l'un d'eux est toujours en panne. Au fur et à mesure que je monte, de grands écrans suspendus m'informent des cours de bourse, du temps et de l'état du trafic dans le métro. Arrivée sur le trading floor, je jette un coup d'oeil aux différents fuseaux horaires, il est 5h à New-York.

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